Album Saint-Saëns - quatuor Girard

Res Musica – “Saint-Saëns excellemment défendu par le Quatuor Girard et Guillaume Bellom”

Situés aux deux extrémités de la vie d’homme et de créateur de Camille Saint-Saëns, le Quintette pour piano et cordes en la mineuret le Quatuor à cordes en mi mineur reçoivent une interprétation qui sans aucun doute fera date.

Ce bel enregistrement public réalisé à la Fondation Singer-Polignac délivre une image vitalisée du prolixe compositeur français. Les quatre frères et sœurs du Quatuor Girard – leur nom de famille – tous formés au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et détenteurs de plusieurs distinctions et réalisations notables, brillent une fois encore par leur sonorité naturelle et soyeuse, par leurs lectures toute d’équilibre, d’aisance, de fluidité et de respect des textes abordés. L’Allegro più allegro initial et le Scherzo : molto allegro quasi  presto qui le suit nous entraînent dans une course effrénée, époustouflante, sans jamais souffrir ou peiner. La pause rythmique attendue dans le Molto adagio nous mène au contact d’un Saint-Saëns apaisé, sans pathos ni lamentation malvenue. La qualité de leur jeu et leur complicité font merveille tout au long de ce mouvement avant de retrouver l’agitation maîtrisée du Final noté Allegro ma non troppo. Une inoubliable illustration du Quatuor n° 1 écrit en 1899.

Pour le Quintette en la mineur composé en 1855 à l’âge de 20 ans seulement, ils sont rejoints par le jeune pianiste Guillaume Bellom, élève du même établissement national et déjà possesseur de récompenses de renom et d’appréciations flatteuses au concert. Leur complicité et leur contrôle de la partition ne connaît aucune baisse de tonus ou d’intérêt. Une tendance à davantage de virtuosité se constate dans l’Allegro moderato e maestoso et le Presto, sans pour autant nuire à l’intérêt de l’écoute tandis que l’Andante sostenutos’épanche, mélancolique et retenu, empli de noblesse et de générosité. Le Quintette se termine (Allegro assai ma tranquillo)  par un festival de notes radieuses où le pianiste et les cordes s’en donnent à cœur joie. Un régal.

Il est notable qu’entre ces deux œuvres séparées de plus de quarante années, l’esthétique de Saint-Saëns, solidement ancrée dans la tradition classique, n’a guère évolué tout en se maintenant  à un niveau d’excellence inchangé depuis les débuts précoces du musicien. Grâce à des lectures de ce type, Camille Saint-Saëns devrait définitivement s’imposer comme l’un des compositeurs français des plus essentiels.

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